La guerre électronique s'intensifie à travers l'Europe

Les capacités de guerre électronique de la Russie ont pénétré plus profondément dans le territoire européen, créant une préoccupation croissante pour la sécurité qui n'est plus confinée aux régions frontalières. Lorsque l'avion de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été contraint de tourner pendant une heure près de Plovdiv, en Bulgarie, en se fiant à la navigation par satellite au sol après que les signaux GPS ont été brouillés, cela a marqué une escalade significative dans la campagne de disruption électronique de Moscou.

J'ai observé ces incidents se multiplier depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ce qui a commencé comme des problèmes de navigation occasionnels près des frontières russes a évolué en une stratégie délibérée visant les infrastructures civiles et maintenant même les voyages de hauts fonctionnaires. Les autorités bulgares ont identifié Moscou comme la source de l'interférence - rien de surprenant compte tenu des antécédents de la Russie.

La technologie de brouillage n'est pas particulièrement sophistiquée, mais son déploiement est stratégique. Des unités de brouillage mobiles positionnées le long de la frontière occidentale de la Russie créent des perturbations imprévisibles qui sapent les opérations de l'OTAN et les voyages civils. Des pilotes, des capitaines de navire et des voyageurs à travers l'Europe ont signalé des pannes de navigation soudaines - des désagréments qui forment collectivement un schéma de déstabilisation délibérée.

Bruxelles ne reste pas inactive. Le commissaire à la Défense, Andrius Kubilius, a annoncé des projets de satellites en orbite terrestre basse conçus pour fournir des services de positionnement plus résilients tout en améliorant la détection des interférences de signal. L'UE accélère également son programme Readiness 2030 - une initiative de défense de 800 milliards d'euros visant à renforcer les capacités militaires et les cyberdéfenses de l'Europe.

Au cœur de cette réponse se trouve l'amélioration de Galileo, le système de navigation par satellite indépendant de l'UE. Malgré le statut opérationnel de Galileo, le transport européen dépend encore fortement du GPS américain, créant des vulnérabilités que Moscou entend clairement exploiter.

Le ciblage de l'avion de von der Leyen envoie un message sans équivoque. Ce n'est pas une interférence aléatoire mais une provocation calculée, démontrant la volonté de la Russie de défier l'autorité européenne même dans des domaines non militaires. Les responsables européens de la sécurité sont désormais confrontés à la tâche difficile de renforcer la dissuasion sans déclencher une nouvelle escalade.

Alors que la guerre électronique devient la nouvelle norme à travers l'Europe, le continent se retrouve à combattre sur un autre front - celui-ci invisible mais de plus en plus perturbateur pour la vie quotidienne et les infrastructures critiques.